I)             Le vieux patrimoine.

a)     La Cathédrale :

 

Chef- d’œuvre de l’architecture médiévale, la Cathédrale est le symbole de Strasbourg. Elle se dresse sur une large place pavée comme au Moyen- Age.

Quatre siècles sont nécessaires à la construction de cet édifice érigé à la gloire de Notre- Dame. Les travaux démarrent en 1015 sur les fondations d’une ancienne basilique romane. Sa flèche n’est achevée qu’en 1439. Cette longue édification fait de ce chef- d’œuvre une synthèse des courants artistiques du Moyen- Age.

Les parties orientales, telles que le chœur ou la crypte sont réalisées à l’époque romane. En 1220, apparaît pour la première fois en Alsace l’art gothique : le Pilier des Anges, la synagogue ou l’église constituent de remarquables exemples.

Enfin, la façade, élevée de 1275 à 1439, est constituée d’un rez -de- chaussée de portails, surmonté d’une grande rose à la française. La Cathédrale est faite de gré rose ; celle- ci exige des soins constants.. Aussi, depuis le XI° siècle, l’œuvre Notre Dame veille sur elle. A l’origine, cette fondation avait pour mission de construire l’édifice et de réunir les dons et legs nécessaires. Aujourd’hui, elle regroupe une quarantaine d’artisans chargés de restaurer ce monument. Menuisiers, tailleurs de pierre ou forgerons travaillent à la main comme dans le temps et utilisent les même types d’instruments, employés autrefois.

Cette dernière témoigne aussi de la vie religieuse et artistique, intense à l’époque. Toute la cité est un véritable chantier d’églises, fondées par des moines ou des familles nobles.

Ces nombreux monuments expliquent que, durant tout le Moyen- Age, l’art est essentiellement au service de la foi. C’est le chantier de la Cathédrale qui a drainé tous les artistes de renom. Une grande majorité d’entre- eux sont anonymes. Il faut attendre le XV° siècle pour que se développe l’art de la peinture. Toute école alsacienne est spécialisée dans les retables. La curiosité de la Cathédrale est son horloge astronomique. Celle- ci est un héritage de la Réforme. Construite vers 1547 par une équipe d’horlogers suisses. Hors d’usage depuis la Révolution, Jean- Batiste Schwilgué l’anime d’une nouvelle vie vers 1840. Enrichie par ses soins d’un planétaire copernicien. Tous les jours à 12h30 elle attire foule de gens. A cet instant on peut voir défiler les apôtres devant le Christ. Leur passage est ponctué par un battement d’aile et le chant d’un grand coq. Plus bas, ce sont les différents âges de la vie : l’enfant, un adolescent, un adulte et un vieillard, passant devant la Mort.

b)     Les Ponts Couverts :

Dès le XIII° siècle, les trois tours des Ponts Couverts font partie du système de défense de la ville vers le sud- ouest.

Autrefois reliées par des ponts, en bois couverts d’immenses toitures, ces tours abritaient des malades incurables ou servait de prison. Les Ponts-Couverts, construits au XII ° siècle, ont servi de bouche à feu  et sont couverts par des toitures. Ainsi, la poudre pour les canons étaient protégés de la pluie.

En 1576, afin de renforcer l’ensemble, un ingénieur militaire, Daniel Specklin, fait construire des avancées en forme d’éperon, percées de bouches à feu pour l’artillerie.

Vers 1863, la pierre remplace le bois. Le barrage Vauban, construit entre 1686 et 1700 avait pour objectif d’empêcher l’entrée des barbares ; ainsi la ville était inattaquable. C’est en 1667 que la terrasse est panoramique afin de voir Strasbourg de long en large.

c)     Les Caves de l’Hospice Civil:

On trouve dans la cave un véritable musée vinicole de l’Alsace, doublé d’un témoignage et d’une tradition ancienne. Sa capacité de stockage totale est de 2 400 hL. Une impressionnante collection de futailles anciennes aux traverses souvent richement sculptées et décorées. Quatre- vingt foudres et fûts datent du XVIII° siècle. Le plus gros peut contenir jusqu’à 267 hL. Quant au vin le plus ancien stocké date de 1472 ; un légendaire blanc qui n’en finit pas de vieillir ; témoin exceptionnel de la place du vin dans l’histoire hospitalière. Cette histoire est le reflet du travail remarquable de femmes et d’hommes, dévoués envers leurs semblables. Les soins, longtemps dévoués par des moyens très humbles, étaient le fruit de l’expérience d’une bonne alimentation et d’un soutient affectif, moral et religieux de tous temps. Le vin apaisait la soif, la douleur et les peines, dans l’espérance de jours meilleurs. L’institution charitable exploitait son domaine et bénéficiait régulièrement à de nombreux legs. Ces généreux donneurs ont ainsi contribué à la richesse du patrimoine hospitalier et à sa tradition vinicole. Les vins des Hospices Civiles ont une âme. Ils symbolisent la tradition  des meilleurs vins d’Alsace, un savoir-faire ancestral, la générosité, la diversité et la beauté de l’Alsace.

d)     La maison Kammerzell

         Située au numéro 16 de la Place de la Cathédrale, la Maison Kammerzell tient son nom d’un propriétaire du siècle dernier.

         Cet édifice est un magnifique exemple de maison privée à colombage de la Renaissance en Alsace. Le rez- de- chaussée en pierres à arcades date de 1465. Les étages supérieurs en encorbellement furent construits par Martin Braun, riche marchand de fromage strasbourgeois. Le toit élevé et percé de lucarnes est typiquement strasbourgeois. Sur le côté Ouest de la construction a été conservé le treuil qui servait à hisser les marchandises dans le grenier.

         En façade, les panneaux de briques crépie sont peints. La polychromie, fréquente en Alsace au XVI° siècle, a été introduite à Strasbourg par Tobias Stimmer. Les poutres extérieures sont sculptées, évoquant les thèmes religieux et profanes. Les peintures murales ornant les salles du restaurant sont de Léo Schnug et datent de 1910.

Ecoutez l'interview de Mr Guy Pierre Baumann, dirigeant du Kammerzell :

en écoute directe / en téléchargement

retour